17 mai 2010
Mes vacances en Grèce – part two
Un post sous le signe des parenthèses.
Précédemment, je narrais avec délicatesse et subtilité mon anti-grecquisme primaire. *putain, ça va être dur aujourd’hui, j’expliquerai pourquoi un autre jour…*
Donc malgré toutes les promesses que je m’étais faites à moi-même, je suis retournée en Grèce. Le premier avantage c’est que je risquais pas d’être déçue. C’est un peu comme si je me décidais à manger des épinards. Le second, c’est que j’aime bien aller dans les pays frappés par une terrible crise économique. En 2002 j’étais en Argentine. C’était chouette. C’était la première (et unique) fois de ma vie où j’avais l’impression d’être la reine du pétrole alors que j’avais juste bossé deux mois au smic (à l’époque j’étais gardienne d’immeuble pour l’OPAC mais c’est une autre histoire).
Sauf que cette fois, les pauvres habitants qui vont se payer un méchant plan de rigueur, ils avaient l’air de s’en battre les couilles sévère. (Exception faite des fonctionnaires.) Soyons clairs, j’ai une affection particulière pour les gens qui n’aiment pas travailler. En la matière, je me considérais un peu comme une championne. Jusqu’à la Grèce. Parce que là, mes amis, on est face à des sortes de champions du monde de l’inefficacité paresseuse et de l’amateurisme.
Même au restau, le serveur, on a l’impression qu’il est là par erreur. Il remplace son cousin qui est malade mais en vrai il est plombier, pas du tout serveur. Donc quand il vous apporte à boire, il s’arrête solennellement devant votre table. (En général, en France, les serveurs essaient d’être discrets. Pas en Grèce.) Il va pour poser la carafe d’eau. Et là, il hésite. Il se ravise. Remet la carafe sur son plateau et regarde longuement votre table et son plateau. Par quoi doit-il commencer ? Finalement, il se décide pour un verre. (Je sais pas trop pourquoi dans son esprit, il vaut mieux commencer par le verre que par la carafe.) Il pose un verre devant mon partenaire vie. Il va pour poser le deuxième verre mais s’arrête brusquement. Il reprend le verre et finalement le met devant moi. A ce stade, il fait une pause réflexive. Doit-il me servir de l’eau avant de poser le deuxième verre ? Finalement non. Il pose le deuxième verre. *là, ça fait deux minutes qu’on ne parle plus, fascinés* Ensuite, c’est facile, il ne reste plus que la carafe d’eau. Mais le partenaire-vie lui demande un cendrier. PANIQUE A BORD. Apporter tout de suite le cendrier ou finir ce qu’il a commencé ?
Alors autant dire que notre pognon avec ses 5% d’intérêts, on est pas prêts de le revoir mes enfants.
Du coup, j’en profite pour passer un message à M. Strauss-Kahn, dont je sais qu’il apprécie particulièrement mes posts du vendredi. Je ne fais qu’accomplir mon devoir de délation républicaine. Cher Dom, je tiens à vous signaler que les Grecs ils nous rembourseront jamais notre pognon. Parce que les Grecs monsieur Strauss-Kahn, ils passent tout au black.
D’ailleurs, pour vous montrer comment ils ont pas envie de rendre l’argent avec 5% d’intérêts :
Sinon, il aura quand même fallu que j’aille jusqu’en Grèce pour trouver l’origine du web. La source du réseau.
Si on résume, en Grèce, y’a rien à foutre, à part aller à la plage :
Je sais pas pourquoi, ça a complètement déprimé mon partenaire-vie. Il a commencé à angoisser, à transpirer, à secouer la tête. « Non mais là ça va pas, c’est pas du tout paradisiaque… »
Evidemment, au lieu de le rassurer, je me suis dit que c’était le bon moment pour l’enfoncer un peu.
– Oui, bin c’est la Grèce quoi. C’est toi qui as choisi cette destination.
(En fait, je crois qu’il disait ça à cause de l’aérosol qui trainait sur le sable.) (Il est très sensible au cadre.)
Pour lui remonter le moral, on est allés manger. (J’ai une vision assez simple de la psychologie masculine.) Sauf que dès qu’on entrait dans un restau et qu’il entendait parler français à toutes les tables, il devenait tout pâle et il recommençait à transpirer. (En même temps, j’avais acheté le Guide du routard pour choisir les restaus alors bon…)
Au bout de deux jours d’apathie, le partenaire-vie est tombé dans une sorte de délirium tremens. Il s’est levé un matin d’excellente humeur : il avait décidé qu’on serait les seuls en Grèce. (Me posez pas de question, je sais pas, peut-être que c’est l’effet du poulpe grillé.) A compter de ce moment, il a mis un soin particulier à éviter tout endroit touristique, ce qui, en Crête, est une gageure à peu près équivalente à celle de trouver un dauphin dans la Seine. D’abord, il a fallu se déplacer uniquement en taxi. (Parce qu’il supportait pas que dans les bus y’ait plus d’Allemands que de Grecs. Moi, je m’en foutais, j’aime ni les uns ni les autres.) On restait de longues heures terrés dans la chambre, les sacs à portée de main, le blouson sur le dos. Le partenaire était tapi derrière la fenêtre à observer la rue. Brusquement, il levait la tête et hurlait « ON Y VA. GO GO GO. » A ce moment-là, il fallait se précipiter dehors en courant, comme si on allait sauter en parachute. Sauf que c’était pour « aller se balader » parce que c’était le créneau horaire où les autres touristes étaient rentrés dans leur hôtel.
Du coup, on s’est levés tous les matins à 8h pour faire semblant qu’on était les seuls sur l’île. On allait se baigner à midi pile, quand il faisait trop chaud et que tout le monde était à l’ombre, au restau. On vivait en parallèle du reste du monde.
J’avais un peu l’impression d’être une enfant juive en vacances d’été 1944 à Berchtesgaden (lieu de villégiature d’Adolf et Eva) :
Quand il n’y avait plus ni Libé ni le Monde au kiosque à journaux, il fallait surtout pas dire que c’était à cause des 380 Français qui étaient passés une heure avant nous sur le port mais « ah, c’est l’aéroplane de Crocodile Dundee qui a dû tomber en rade ».
Grâce à ces subterfuges, le partenaire était heureux. On a alors pu se livrer à la seule activité vacancière qui vaille le coup : un concours de bronzage (comme j’ai pas de pénis, on peut pas faire de concours de bite, alors on remplace). Je bronze très vite (comprendre = j’ai un énorme sexe). J’en tire une grande fierté (= je suis la plus forte). Au bout de quatre jours, je paradais « Regarde comme je suis plus bronzée que toi ». Le partenaire a dû l’admettre. Et il a rajouté « Mais tu bronzes bizarre. Tu bronzes pas doré. » J’ai levé un sourcil de mépris. Et puis j’ai mieux regardé ma peau tannée et là, horreur.
J’ai découvert que je bronzais Jennifer Aniston.
Je bronze orange. (Attention, lien sur le pédé qui explique très bien pourquoi Jennifer Aniston devrait mourir.)
Je bronze moche.
Du coup, maintenant, j’attends de débronzer. FAIL.
Ooh, y’a pire que bronzer orange, t’aurais pu bronzer roux aussi… (on appel ça le bronzage à l’allemande)
le 17 mai, 2010 à 19 h 15 minZig ail!
le 17 mai, 2010 à 19 h 16 minJe sais c nul comme imitation mais j’ai une excuse: suis pas doïtche ni nazzzi…juste nase bon ok.
Faut faire gaffe quand on bronze, on coule.
le 17 mai, 2010 à 19 h 20 min« J’ai un énorme sexe »
C’est bon, tu viens de faire ma semaine…
ton partenaire-vie est inquiétant, à quoi s’attendait-il en allant dans l’un des pays les plus touristique du monde ?
Pour ton bronzage, il aurait fallu des photos pour constater le FAIL
le 17 mai, 2010 à 19 h 23 minla peau tannique, ssa fient tu krec anzien ki zignifie rapport aux zerpes, aux blantes ki feut tire ausssi fourrache.ach…
le 17 mai, 2010 à 19 h 25 minAaaaaaaaaaah la suite !!
Concernant la lenteur des Grecs, j’ai une explication (qui vaut ce qu’elle vaut hein, j’suis pas médecin) : crise = dépression = prozac (ok le raccourci est facile, mais bon) = comportement digne d’un film suisse au ralenti.
Quant au bronzage orange, ça pourrait être pire… (je cherche pire…). Dis toi que tu n’arriveras jamais à détrôner le maître en la matière : JCVD, ou Dove Attia chez nous (croisé un soir, j’ai d’abord cru qu’il était radioactif). Tu vois, ça pourrait être pire.
Et du coup t’es vachement d’actualité, on croit que tu rentres de Cannes (alors qu’à Paris, on est tous blafards, mais ça c’est parce qu’on veut rendre hommage à Tim Burton). Tu vois, c’est pas si dramatique.
Et pis, grâce à ton « partenaire-vie », tu as pu bénéficier d’un petit entraînement commando et ça, c’est pas courant en Grèce.
Alors, heureuse ? Réconciliée avec nos amis hellènes ?
le 17 mai, 2010 à 20 h 25 min« c’était à cause des 380 Français qui passés une heure avant nous sur le port »
le 17 mai, 2010 à 20 h 31 minfaut changer ca pique les yeuxxxxx
Et dire qu’il fut un temps où la Grèce dominait le « monde connu »… ça devait être juste un coup de bol.
le 17 mai, 2010 à 21 h 30 minbritsh le donneur de coups de couteau dans le dos de la grèce
Ça manque un peu de vomi mais je ne suis pas déçu pour autant : ça ne me donne pas du tout envie d’y aller et ça tombe bien j’ai pas les sioux.
le 17 mai, 2010 à 22 h 33 minConseil du voyageur : pour aller en Grèce, il faut aller en Sicile.
le 18 mai, 2010 à 6 h 56 minMoi j’aime ton partenaire-vie. Si un jour t’en veux plus, je le prend.
le 18 mai, 2010 à 7 h 00 minGommage de peau ! Parce que après tu vas peler et tu vas être tachetée de blanc sur orange… on va croire que t’es partie à Tchernobyl :p
le 18 mai, 2010 à 9 h 30 minTu devrais essayer Gdansk, c’est que du bonheur.
le 18 mai, 2010 à 11 h 46 minEn vrac:
le 18 mai, 2010 à 13 h 03 minJ’ai eu la meme impression sur la productivité grecque quand je suis allé dans le Péloponnèse y’a 5 ans.
Ta vision de la psy masculine est peut etre simple, mais tout a fait exacte.
Pas besoin de parler de langue étrangère non plus pour s’orienter sur le site d’Olympie, un francais sera toujours là pour vous éclairer.
Le bronzage orange, ca t’apprendra a manger des carottes, tomates, et autre fourrage. Boeuf, porc, poulet, sucre, sucre et chocolat : tu bronzeras pas bizarre :p
APPLAUSE pour mes vacances en grèce en crète part two. M’a bien fait marrer!
http://zackhayhurst.files.wordpress.com/2009/06/bender-applause1.jpg
le 18 mai, 2010 à 20 h 26 minà britsh: en ce temps là, le monde faisait 4m²
le 18 mai, 2010 à 23 h 53 minj’aime!
le 19 mai, 2010 à 22 h 25 minUn petit séjour en Bretonnie devrait arranger le bronzage :p
le 20 mai, 2010 à 20 h 45 minPour aller en Grèce, faut pas penser au grec ancien, grave erreur.
le 24 mai, 2011 à 16 h 34 minFaut y aller comme si tu prenais la navette Endeavour pour visiter une naine rouge, tu vois.
Sinon, suis d’accord avec toi, faut oublier l’argent qu’on lui a prêté. Que vous, ô pays riches et fiscalisés, vous nous avez prêté, à nous pros de la fraude en tout genre. :D
« Alors autant dire que notre pognon avec ses 5% d’intérêts, on est pas prêts de le revoir mes enfants. »
le 15 novembre, 2011 à 0 h 35 min« ce qui, en Crête, est une gageure à peu près équivalente à celle de trouver un dauphin dans la Seine. »
Je veux être drôle comme çaaaaa!
http://s3.noelshack.com/uploads/images/2862947206647_avatarmarie.gif
(GIF démodé certes, mais mémorable)
NUL. ZERO écriture.. nul…. humour… petite vision d’une petite touriste française avec une petite vision bien francofrançaise
le 17 janvier, 2012 à 14 h 50 minje te propose de faire un tour ds le quartier latin l’ete prochain ça doit être bien plus paradisiaque ma belle.