12 janvier 2015
Et la santé surtout
Dimanche 4 janvier 2015, 16h, je suis au café Prosper avec Coach. On fait notre traditionnel point de début d’année. Je le félicite pour son nouveau boulot, je lui dis qu’il a de la chance, ça va être excitant. Il me demande comment ça va.
Bah, bof. Je lui explique “je la sens pas cette année 2015. Je sais pas pourquoi mais je te jure que je la sens vraiment pas.” Pourtant, autour de moi, les gens sont plutôt excités (ils pensent naïvement que leur vie va s’améliorer). Je tire comme une tarée sur ma cigarette électronique. “Mais c’est pas grave hein coach. Allez-y, amusez-vous bien, moi en fait, je vais rester à la maison, pas de problème, je passe mon tour, on n’a qu’à se retrouver directement en 2016 et vous me raconterez comment c’était, la vie en 2015”. Le soir, je dîne avec Nora Hamzawi parce qu’on est devenues copines. On est seules dans le restau. Genre vraiment seules, pas un seul client n’en franchira le seuil de toute la soirée. On boit. Rebelote “je t’assure, j’y crois pas à 2015, ça va être de la merde”. On se quitte en se disant qu’on ira faire les soldes ensemble.
En rentrant chez moi, je me dis que c’est vraiment dommage ce pressentiment vu que ça tombe l’année de la parution de mon deuxième roman. (Il sort fin mars.) Je me couche. Je me sens un peu paumée. Et passablement découragée. Le boulot surtout. Mais quand ça va mal à un endroit de ma vie, j’aime bien extrapoler à l’ensemble. Je me dis qu’avant, avec le Chef, c’était compliqué parce qu’on bossait ensemble. Maintenant c’est compliqué parce qu’on ne bosse plus ensemble. (Salut, mon deuxième prénom est “insatisfactionéternelle”.)
Lundi, j’essaie de me bouger le fion. Ok, cette année va être merdique mais je dois quand même tenter de faire des trucs. J’envoie plein de mails pour du travail. Echec total. (Comprendre réponses négatives et/ou pas de réponse.) J’envoie un mail à Coach pour lui raconter “Je t’avais bien dit que ça serait une année de merde”.
Mardi. Rien. Je passe la journée recroquevillée sur mon canapé. Je me sens mal.
Mercredi matin, je suis dans une boutique à Montorgueil pour faire des photos d’identité de Curly. (Me demande pas pourquoi je vais à Montorgueil pour faire ça sachant que j’habite à Montreuil, je n’en ai aucune idée à part que j’aime aller dans des endroits déjà connus et balisés.) Demander à un bébé de 6 mois de rester inexpressif se révèle être un exercice compliqué. Le Chef m’appelle “il y a eu un attentat à Charlie Hebdo”. Je répète à la photographe d’une voix blanche “il y a eu un attentat à Charlie Hebdo”. Elle a dû me regarder bizarrement mais franchement, je m’en souviens pas. Je crois qu’elle a fait “ah…”
Je rentre en catastrophe, le Curly sous le bras.
J’allume I-Télé, BFM, la radio, Twitter, Facebook. A ce moment-là, je ne sais pas que je viens d’emménager symboliquement avec les journalistes d’I-télé et BFM et que je ne vais pas les quitter pendant des jours.
J’envoie un message à Coach “je t’avais bien dit que je la sentais pas cette année”. Il est midi, tout est encore flou. Il y a des morts mais ils n’ont pas de nom, ils n’existent pas vraiment.
Et puis c’est l’avalanche de noms. On écrit tous des “putain… Pas lui… C’est pas possible”.
Si j’étais Buffy, je serais partie en chasse. A la place, j’écris un article parce que c’est le seul truc que je sais à peu près faire. Des gens me répondent pour me dire que ça leur fait un peu de bien de lire au propre la mélasse qu’ils ont dans la tête. Moi, ça me fait un peu de bien qu’ils me disent ça. Mais je continue de chialer à chaque fois, nombreuses, où ma télé me balance la gueule de Cabu ou Charb.
Le lendemain, coïncidence complètement miraculeuse, ma plus vieille amie, qui vit à Harvard, atterrit en France. On se retrouve à Répu, elle penche la tête, pas le temps de me dire bonjour, je recommence à chialer. On fait le tour de la place. Une feuille mal scotchée sur la statue “je préfère mourir debout que vivre à genoux”. Re-pleurs. On part pour Charlie Hebdo. Il n’y a rien à voir. Pas d’immeuble déchiqueté. Rien qu’une rue parisienne banale devant laquelle on est passées des centaines de fois. J’ai acheté des crayons à déposer là-bas. Je me sens toute conne avec mes crayons dans mon sac. J’ose pas les sortir. A la base, je m’étais dit que j’avais besoin de venir sur place. Parce que j’avais besoin de larguer BFM, de sortir de chez moi, de faire un truc. Mais il fallait bien que j’ai un but. Le but, c’était les crayons. Là, on fait la queue pour se recueillir devant l’espèce de mausolée improvisé par les passants. Une fois qu’on est devant, on entend les clicsclicsclics des photographes penchés sur nous. Je pose mes crayons et on s’en va fumer un paquet des clopes à une terrasse.
Vendredi est cannibalisé par les évènements. Plus de place pour le deuil. Tout devient dingue. On est tous scotchés sur l’actu. Les télés ne diffusent plus les photos de Charb. Je ne pleure plus. Il se trouve que l’après-midi, j’ai un rendez-vous à la con calé depuis longtemps.
Attention, le genre de rendez-vous que ça aurait pu être marrant d’y aller à n’importe quel autre moment de ma vie mais que là, c’est vraiment profondément ridicule.
J’ai rendez-vous pour ma première séance de réflexologie plantaire.
J’arrive en panique parce que je trouvais pas l’adresse, puis je trouvais pas le bouton de la porte, puis je comprenais pas comment on ouvrait la porte. La dame des pieds me dit de m’allonger sur le fauteuil. Je fais l’effort de laisser mon téléphone hors de portée. Elle baisse les lumières et me demande “vous voulez de la musique ?” J’hésite. Je n’ai pas écouté de musique depuis mardi. La musique me parait relever d’un univers qui a disparu. Mais je dis “oui”. Elle me répond “c’est un morceau de harpe celtique”.
Paf. Ca lâche.
Je hurle de rire.
Je ne peux plus m’arrêter. Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Maris et tous les autres sont morts, des journalistes se sont fait tuer en plein Paris, il y a une double prise d’otages à quelques kilomètres, j’ai pas dormi depuis deux nuits, pas mangé depuis deux jours, et là je vais écouter de la harpe celtique en me faisant masser les pieds.
Remarquez, rien que pour ça, ça m’a fait du bien.
Samedi, le deuil reprend. Je suis seule à la maison avec Têtard et Curly et clairement pas en état de m’en occuper. Je crois que depuis trois jours, ils survivent en buvant leur urine. Nadia et Ondine viennent à la maison. On boit du thé en discutant. Nadia est l’ombre d’elle-même. Ondine ne sait plus où elle habite. Elle garde Curly sur les genoux parce que ça la calme. On décide de passer à la vodka. Pendant quelques heures, ça va vachement mieux. (Nonobstant le fait qu’Ondine finit par me dire “mon jean est mouillé” et que je me rappelle que je n’ai pas changé Curly depuis… pfiou… )
Le soir, un ami dont je tairai le nom m’envoie un texto “j’ai une question de tournure de phrase.” (C’est un ami qui a une confiance absolue en ma maitrise de la langue française.) “Ca se dit ‘je n’ai jamais eu autant l’envie de crever que ces derniers jours’ ?”
Pourquoi j’écris tout ça ? Franchement, j’en ai foutrement aucune idée. Surtout que l’état d’esprit général, depuis la marche d’hier, n’est plus à la dépression ni au deuil. Mais j’ai toujours aimé me différencier. Et puis, faut voir que je partais déjà d’assez bas niveau moral. Alors ? Parce qu’ici c’est un peu, vaguement, mon journal de bord. Parce qu’il faut bien qu’il reste une trace. Mais surtout parce qu’une nouvelle semaine commence mais que je n’arrive pas à faire autre chose. Je ne sais juste pas comment faire. Vous me direz, je ne le savais déjà pas le 4 janvier.
Bref. Vous ne m’enlèverez pas de la tête que c’est une année de merde.
C’est bizarre cet air du temps.
le 12 janvier, 2015 à 19 h 29 minLundi et mardi dernier, j’avais un putain de malaise, persuadée d’oublier un anniversaire, une date très importante, essentielle, ce sentiment m’a pas quitté. Jusqu’au mercredi 7.
Bref, voilà, c’était beau hier, mais je reste triste.
Même pressentiment foireux pour 2015, je sais expliquer pourquoi mais je sens une année record niveau lose. Enfin, bien sûr maintenant je sais expliquer pourquoi. Mais même le 1er janvier, j’avais déjà cette sensation (il faut dire que j’ai passé la journée à vomir parce que j’étais malade).
Ca fait toujours du bien de te lire. Courage. J’attends la sortie du roman n°2 avec impatience.
le 12 janvier, 2015 à 19 h 29 min*Je ne sais expliquer pourquoi
Me suis pas relue.
C’est la lose de la grammaire.
le 12 janvier, 2015 à 19 h 30 minUne note optimiste: cette annee ne peut maintenant que s’améliorer
le 12 janvier, 2015 à 19 h 42 minUne note pessimiste: Ca n’est que le debut
Et je suis plutôt sur la note pessimiste la …
Merci pour ton post! Ce sentiment de merde va passer, c’est sur, en attendant c’est réconfortant de savoir qu’on est pas les seuls a avoir eut bien mal ces derniers jours. Courage et merci
le 12 janvier, 2015 à 19 h 43 minSinon, c’est fou comme l’arrivée des chaines d’info en continu gratos, des « lives » sur les applis de journaux etc ont changé le rapport des citoyens « lambdas » aux évènements dramatiques… et explique le repli autistique des derniers jours
le 12 janvier, 2015 à 19 h 52 minIl est temps pour nous tous de se sortir les doigts. C’est tout. Bon courage à chacun, c’est rarement agréable sur le moment.
le 12 janvier, 2015 à 19 h 54 minDepuis vendredi, je suis sans-voix . Littéralement, puisque je suis aphone. rien ne sort. il paraît que je somatise …. du coup je me dis qu’un peu de réflexologie plantaire peut-être ?
le 12 janvier, 2015 à 19 h 58 minbref, soutine chère Titiou. Personnellement, je suis plongée jusqu’aux cordes vocales dans le bisounours effect, ambiance l’amour sera plus fort que la haine. En mode culcul donc, orientation faites des câlins. si d’aventure tu en avais besoin , fais donc signe !
merci pour ce post (et ceux d’avant), pour m’aider (un peu) avec ma propre mélasse, merci
le 12 janvier, 2015 à 20 h 01 min… Et la fraternité, surtout ! :-)
L’article sur Slate est très bien : sobre, simple, touchant.
Ton roman est attendu avec impatience. :-)
le 12 janvier, 2015 à 20 h 03 minCe que tu appelles l’état d’esprit général ne m’a pas consolée non plus… si cela peut, paradoxalement, te rassurer.
le 12 janvier, 2015 à 20 h 16 minEn tout cas, moi, ça me rassure de voir que quelques jours et qu’une grande marche n’ont pas suffi à apaiser complètement tout le monde ; au milieu du concert d’optimisme à l’unisson (et je le dis sans mépris aucun et en ayant moi-même marché hier, même s’il y a beaucoup à dire à ce sujet), j’ai l’impression d’être moins seule à rester, malgré tout, dans le même état – si ce n’est un état plus déplorable encore – que depuis mercredi.
Merci donc pour cet article, quoique tu penses de sa pertinence, et bon courage…
« quoi que* tu penses » (sans doute l’émotion !).
le 12 janvier, 2015 à 20 h 18 minJe tente quand même un « bonne année », ça ne coûte rien de l’espérer !
Ouais. Ca fou un coup.
Les jeunes sont plus « parce que « la Liberté d’expression t’vois? » alors que les plus vieux comme moi seront plus: « Oh putain pas Cabu! Pas Charb! Pas Wolinski! »…
Bref, début d’une belle année de merde.
le 12 janvier, 2015 à 20 h 25 minJe commence tout juste à atterrir. On a vécu dans une autre galaxie pendant cinq jours en fait, mais pas avec ce côté excitant des grandes découvertes, non, plutôt le côté extraordinairement triste et pesant de « Qu’est-ce que je fous là ? Où est passé le monde que je connaissais ? ». C’est irréel.
le 12 janvier, 2015 à 21 h 03 minJe t’appuie sur le « 2015 est une année de merde ». C’est trop dur d’être aussi triste.
J’arrive à rien faire depuis mercredi, tout me demande une force surhumaine. Je me suis dit que j’abusais, et puis, je vois qu’il y en a plein d’autres, alors je me sens moins seule, merci pour ton témoignage. Et ce lundi, ça va pas mieux non plus.
le 12 janvier, 2015 à 21 h 14 minOn le savait depuis le nouvel an de toute façon: 2015, c’est une année qui rime à rien.
Suis encore jeune, mais c’est probablement la pire semaine de ma vie, et la première fois que je me sens vraiment fier d’être de ce pays.
le 12 janvier, 2015 à 21 h 35 minTon poste (et ton article dans slate) résume bien l’état d’esprit de beaucoup durant cette semaine.
Il y a clairement un climat de tension et d’incompréhension depuis ces dernières années.
On est à la croisée des chemins, à présent. Les événements de la semaine dernière peuvent être oubliés, ou pire, agrandir encore plus le fossé entre les uns et les autres. Ou au contraire, permettre de remettre les choses à plat, et dresser les ponts qui vont bien…
Première fois que je regrette autant d’être expat’ :-/
Bah voilà, tu ne sais pas pourquoi t’écris ça, mais alors que parfois je saurais pas expliquer pourquoi je lis certains blogs, là, je sais.
le 12 janvier, 2015 à 21 h 42 minD’abord, merci pour ton article sur Slate et pour ce post. C’est vrai, ça aide à y voir plus clair dans sa mélasse. Pour celle qui écrit comme celui qui lit, je l’espère.
Hier soir, je causais avec un ami du bordel absurde de ces derniers jours et des lendemains à venir. Il m’a fait « Dans ces moments-là tu sais, resserre ton entourage, les gens que t’aimes, tu t’inquiètes de toi et d’eux et tu verras le reste. »
le 12 janvier, 2015 à 22 h 49 minC’est un bon début, je crois. Pour se distancier du malaise et des craintes ne serait-ce qu’un instant. Pour donner tort à la merde qui ne demande qu’à étendre ses quartiers.
Courage, continue à faire de ton mieux. Coeurs et flans à l’infini <3
Titiou, ton article de Slate a été mon premier lien sur facebook, je n’avais pas de mots….beaucoup d’autres choses publiées depuis, mais ca reste une des paroles les plus juste , merci
le 12 janvier, 2015 à 23 h 35 minTout espoir n’est pas perdu pour l’espèce humaine. Je n’y étais pas et je sais que tous les problèmes restent à régler, mais la marche de dimanche a quand même été une incroyable surprise. Avec des images sidérantes comme celle-là : https://twitter.com/argyroglo/status/554434942298755074/photo/1
le 12 janvier, 2015 à 23 h 54 minD’habitude, je prends plein de distance avec l’actu, avec le monde pour éviter d’être trop empathique, trop en souffrance avec les gens. Là, ça a bien marché aussi. Jusqu’à hier. Depuis hier, plus rien n’a de sens, tout est triste, sans espoir. L’état du monde me revient en pleine tronche avec un sentiment d’impuissance terrible. La seule chose qu’on puisse faire, c’est voter, et même là, l’espoir est déçu. Et en allumant la radio ce matin, c’est la cerise sur le gâteau au Nigéria.
Bref, bonne soirée…
le 13 janvier, 2015 à 0 h 36 minFranchement MERCI d’écrire ça.
le 13 janvier, 2015 à 10 h 05 minAllez, je vais même jusqu’à te claquer une bise ! Virtuelle mais quand même !
Si tu ne sais pas pourquoi tu écris ça, ben dis-toi que moi, je suis bien contente que tu le fasses.
le 13 janvier, 2015 à 10 h 17 minParce qu’entre la sidération de mercredi, les larmes des jours suivants et le stress de vendredi (j’ai la « chance » d’habiter dans ce patelin paumé dont tout le monde disais « mais c’est où??? » et maintenant on est tellement passé sur les télés qu’on ose même plus dire où on habite) la semaine dernière a effectivement été bien merdique.
Semaine de merde, année de merde. En plus comme dit je ne sais plus qui dans les commentaires, 2015 ça rime avec rien.
Bref un commentaire qui veut rien dire, mais on s’en fout un peu ces jours-ci…
Ce qui c’est passé est vraiment une merde. Dans une sens habiter loin m’a isolé dans la tristesse et la douleur. Dans un autre, j’étais rassuré chez moi. Putain, la vie reprend peu à peu mais je n’arrive plus à souhaiter une bonne année aux gens…
le 13 janvier, 2015 à 10 h 26 minBon, du haut de mes 27 ans, ça sera mon premier commentaire. L’envie de partager, même si je ne sais pas vraiment quoi. Ce sentiment étrange de solitude, malgré dimanche, ne pas pouvoir compter sur les discussions avec les collègues profs pour gratter un peu de courage, donc affligée. Je suis suppléante, je suis « jeune », je n’ai pas passé mon concours, je ne sais encore dans quoi engager ma vie, ce qui en vaut la peine. Heureusement il y a mes élèves, j’ai de la chance, ils sont curieux d’entendre ce que je peux leur expliquer. Et je leur répète, je ne suis pas là que pour les subordonnées relatives, je suis là pour les aider à devenir des individus libres, avec un esprit critique. Et hier, exposé de mes 6ème sur les héros et les anti-héros, envie de me planter mon bic dans les veines, et deux gamines concluent: « Nous espérons que cet exposé vous a plu et que vous retiendrez une chose: il vaut mieux être un héros qu’un anti héros. Les premiers font travailler leur intelligence, leur ruse. Les autres n’écoutent qu’eux et ne se remettent jamais en question. Les bons sentiments feront toujours des héros, alors… qui décidez vous d’être? ». 11 ans. J’étais fière.
le 13 janvier, 2015 à 10 h 37 minMerci pour tes posts que je lis en silence depuis des années, merci pour l’humour et l’intelligence que tu mets dans tes bouquins. Ca aide à vivre.
C’est ouf, c’est dingue ce qui s’est passé .. J’ai l’impression qu’ils m’ont pris ma joie de vivre.
Cabu putain… Cabu.
le 13 janvier, 2015 à 14 h 46 minUne année de merde avec Maurice et Patapon, maintenant orphelins (pas possible d’insérer l’image directement dans le commentaire).
http://www.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fcommeunchatausoleil.files.wordpress.com%2F2011%2F11%2Fmaurice-et-patapon.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.cybervulcans.net%2Fforum%2Ftopic%2F56944-reaction%2Fpage-8&h=161&w=400&tbnid=DpoLfG7uJeJP6M%3A&zoom=1&docid=2ClRznsX7qodWM&itg=1&ei=Fhi1VIKXGeap7Aa5mYHwDQ&tbm=isch&client=opera&iact=rc&uact=3&dur=3638&page=1&start=0&ndsp=22&ved=0CFkQrQMwEw
le 13 janvier, 2015 à 15 h 09 minMerci pour ton post et ton article sur slate, tu as les bons mots pour moi… Sentiment bizarre de la semaine passée, qui me laisse dans l’incompréhension…
le 13 janvier, 2015 à 17 h 08 minTout pareil, en fait. J’avais fait un statut FB pour dire à 2015 que je le sentais pas mais que je lui accordais le bénéfice du doute.
le 13 janvier, 2015 à 22 h 09 minLà on peut dire que c’est bon, 2015, t’as gagné on s’incline devant ton haut degré de merditude, n’en jette plus.
Putain Titiou, T’es un rayon de soleil, tu fais du bien…
le 13 janvier, 2015 à 22 h 36 minJe comprends ton fou rire, ça me l’a fait le jeudi soir.Je venais de passer la journée à débriefer avec les collégiens, leur expliquer ce qui s’était passé, j’arrivais pas à décrocher, et là…Balkany quoi : https://twitter.com/Golmuth/status/552931277012467712?utm_source=fb&utm_medium=fb&utm_campaign=Golmuth&utm_content=552931277012467712
le 13 janvier, 2015 à 23 h 04 minBon, tu as dû déjà le voir passer. Ce que je préfère c’est le commentaire du mec en dessous…
Merci pour ton article sur Slate, qui m’a aidé. 2015, l’année du deuil…Par moments j’ai encore envie de gerber et le bide qui se serre quand j’y pense, même si ça va mieux…
J’adore lire tes posts, Titiou.
le 14 janvier, 2015 à 16 h 07 minMerci d’être là.
En éternelle optimiste, je me dis que ça va aller. Mais ce qui s’est passé la semaine dernière a porté un sacré coup à mes croyances et à mes schémas de pensée (tout le monde il est gentil, personne ne me veut de mal). Bref.
Boarf du coup maintenant qu’il y a eu un truc grave tout le monde brâme « JE LE SAVAIS, JE LE SENTAIS » (j’ai infiltré son répondeur)
le 14 janvier, 2015 à 22 h 19 minIl m’a fait du bien ton article sur Slate.
le 21 janvier, 2015 à 0 h 06 minJ’étais à la maison avec mon fils de 3 ans quand j’ai vu la nouvelle de la fusillade de Charlie sur fB avec mon portable. J’ai pas voulu approfondir, j’ai à peine lu le titre, j’ai voulu attendre la sieste de mon gamin pour mettre le nez dedans. En vrai j’y croyais pas. Pas qu’il y avait des morts en tout cas. Puis j’ai lu, j’ai halluciné. Sans télé ni Twitter, c’était internet et FB en continu. On s’est envoyé des mails avec mon chéri, au boulot il était atterré lui aussi. Cabu… Je crois que c’est là que je me suis effondrée, j’avais l’impression de vivre un cauchemar. Je ne comprenais même pas l’ampleur de cette émotion.
Je me souviens avoir pensé « et Titiou, dans quel état ça doit la mettre cette nouvelle » et c’est là que j’ai checké ta page sur Slate. Ca m’a fait du bien d’entendre « ta voix » dans tout ça. J’ai trouvé des repères que je comprenais.
Le soir même, à Lannion (presque le bout du monde) comme dans beaucoup d’autres villes, on s’est rassemblés dans la rue. C’était énorme de voir qu’à 19h, heure où d’habitude il n’y a plus un rat dehors, là il y avait pas moyen de se garer. Les gens posaient leurs voitures n’importe où, sur un bout de trottoir, en sortaient avec la mine dévastée, un bout de carton griffonné à l’arrache « je suis Charlie ». Plein plein plein de vieux, des retraités, des soixante-huitards ravagés. J’en avais des frissons. On était nombreux à pleurer, juste debout comme ça, dehors sous la pluie, devant la mairie. Pendant 10 minutes au moins, personne n’a parlé. La place était bondée, au moins mille personnes. Puis les étudiants en journalisme de l’IUT ont dit des trucs, j’ai rien entendu mais à un moment tout le monde a levé un crayon, ou un doigt. C’est bête mais là encore j’ai pensé à toi, on avait l’air d’une tribu entière de bons élèves complètement abandonnés, à lever le doigt sagement comme ça sous la pluie.
Bref, merci pour tes articles. Et aussi pour celui sur Buffy (rien à voir mais je me refais la totale depuis décembre, je savoure !).
Bonjour,
J’ai pensé à ton blog la semaine dernière.
En effet, en passant près du « square de l’enfer » que tu avais si brillamment (sic) décrit dans un post précédent, j’ai vu que de nouveaux tags ornaient le mur: « Nik Charlie », « Vive Mohamed », « J’aime mon profet », le tout entouré de force coeurs et flèches de Cupidon (re sic).
Très vite, ils ont été recouverts de peinture blanche (on peut voir les tâches), mais bon, ça met bien dans l’ambiance :-(
En revanche, ce qui est étonnant c’est que les autres tags ont été laissées, alors que tant qu’à y être ils auraient pu tout repeindre.
Ils doivent vraiment être fauchés à Bagnolet pour en être au coup de pinceau près…
le 27 janvier, 2015 à 11 h 17 min