J’étais en « grève de la vie » (un nouveau concept) et comme le blog c’est la vie, pas de post pendant cette période mais je viens de signer avec moi-même une sorte de Grenelle existentiel qui marque la reprise de mon activité.
Aujourd’hui, le guide des chiottes va aborder un point essentiel et pourtant ignoré jusqu’à présent. J’étais chez Prune (ça m’arrive pas souvent mais ça m’arrive). Et figurez-vous que les chiottes de chez Prune mériteraient plutôt une bonne note. Pas trop sales, du PQ, des murs noirs bien sûr (visiblement selon une règle implicite chez les peintres en chiottes, les murs des lieux d’aisance ne peuvent être que noirs ou rouge, avec des nuances de rose/violet, je ne sais pas s’il faut y voir une symbolique quelconque).
Mais un terrible problème, pas encore rencontré jusqu’à présent dans ma quête des toilettes idéales : une insonorisation merdique. Vous êtes en train de faire pipi et soudain « mais il est trop beau ton pantalon léopard! Oui, je sais. J’ai même acheté les chaussures assorties. » Han… Vous profitez des discussions alentours. En soi, pourquoi pas, ça peut occuper d’espionner les tables voisines. Sauf que bien sûr ça implique que la réciproque fonctionne et ça, c’est moins sympa, voire fortement désagréable. Les règles de savoir-vire veulent que le « friendly » s’arrête où commence l’intimité urinaire. Du coup, j’ai pris en photo la porte qui est cause de ce désagrément.
L’ironie du sort a voulu que je revive exactement la même expérience quelques jours plus tard. Les toilettes du Pop Up. Qui présentent en outre l’inconvénient d’une chiotte pour l’ensemble du lieu. Bref, des chiottes du Pop Up on profite des discussions des gens qui attendent leur tour. Sauf que ce soir-là, j’étais ivre et je m’étais prise d’affection pour une inconnue avec qui je parlais de Julien Doré et Louise Bourgoin (oui, ça vous situe à peu près la semaine où cette scène s’est passée). Et là, grand avantage de la non-intimité, nous avons pu poursuivre notre échange de ragots à travers la porte des toilettes.
WOUAIS !!! Un post sur la prostitution !!! Et bin pas du tout mes amis du vendredi. Je dois faire un truc de blogueuse (décevant hein ?) : répondre au questionnaire de Pétronille sur le thème du travaillement. A cause de Julie F. qui, non contente de me donner du boulot, prétend que je n’ai jamais mis un pied dans une entreprise. [Mensonge éhonté. J’ai travaillé au service prêt et emprunt DOM-TOM de la BRED en 2002. Et non, ce n’est pas une vieille vanne pourrite.]
Mais là, je vais plutôt parler de quelque chose de plus actuelle, de ce qui dans mon exploitation de moi-même par moi-même se rapproche le plus d’un travail en entreprise.
1°) Que penses-tu du frailledèh ouhère sur le lieu de travail ? (friday wear en langage pétronille)
Connais pas. Ca existe vraiment ce truc ? Je pensais que c’était une invention de journalistes en panne d’inspiration au début des années 2000.
Chez nous, c’est tous les jours ouhère. Parce que je travaille au contact des jeunes et que les jeunes sont ouhères. Chez moi, ils sont même excessivement ouhères, ils repoussent chaque jour les limites du casual, les frontières du décontractés. C’est un peu parce qu’il sont pauvres, j’avoue. C’est aussi parce que la nature les a dotés d’un sens inné du mauvais goût (allez-y messieurs de droite, n’hésitez pas à voir un lien subliminal entre ces deux assertions). Du côté personnel enseignant, j’aimerais assez qu’on m’explique quelle obscure (et antédiluvienne) tradition oblige les profs syndiqués à porter des chaussettes avec leurs sandales (ou alors celle qui oblige les gens qui portent des chaussettes avec des sandales à se syndiquer).
2°) Tu éprouves plus facilement des pulsions violentes envers les gros abrutis du travaillement ou envers les gros méchants du travaillement ?
Chez moi, il n’y a pas de gros méchants du travaillement (parce que pour accepter les salaires de l’Education nationale faut vraiment avoir bon coeur). Y’a que des gros abrutis (parce que pour accepter les salaires de l’Education nationale faut vraiment être de gros abrutis).
[Je dis Education nationale pour que tout le monde comprenne mais en vrai, quand vous êtes payés par l’Education nationale c’est que vous êtes déjà un peu riches – à l’échelle de l’établissement. Les vrais pauvres, leurs fiches de paie viennent de la région ou du rectorat. Amis ATOS et TZR mes salutations distinguées.]
3°) Penses-tu que le gras soit à long terme le meilleur moyen de se débarrasser de ses collègues ennemis ?
Nan. D’abord parce qu’on est beaucoup trop fauchés pour prendre le menu avec gras à la cantine. Sauf si le pain est considéré comme un aliment gras. (Et encore, depuis un mois, on est rationné à 3 quignons par personne. Personne n’a voulu me dire si c’était un effet collatéral de la crise, une tentative de relance des économies de la cantine avec la suppression des parachutes d’amidon.)
La dépression nerveuse est indéniablement plus efficace. Et très usitée sur mon lieu de travail. La secrétaire se plaint de harcèlement moral contre le proviseur, la femme de ménage se plaint de harcèlement moral de la part du cuisinier, les profs se plaignent de harcèlement moral de la part de la vie scolaire. (Les élèves se plaignent de racisme.)
4°) A priori, un mec qui te parle de sexualité alors que tu voudrais lui parler de dentifrice mérite une punition. Laquelle ?
D’abord, il s’appelle pas « un mec », il s’appelle Conseiller Principal d’Education.
Ensuite, il ne me parle pas de sexualité, il constate juste que :
– les élèves chinoises de 15 ans ont cette douceur docile propre aux Asiatiques
– que certaines profs célibataires on sait bien ce qu’il leur manque pour se calmer
– qu’elle n’a peut-être que 16 ans cette petite mais elle est déjà une femme bien formée n’est-ce pas ?
– et que le tabou de la sexualité dans l’Education nationale c’est vraiment très pesant hein ?
Enfin, avant de lui parler dentifrice, j’aimerais déjà qu’une âme charitable lui fasse découvrir tout simplement l’eau et ses multiples usages (bain, douche, shampoing).
5°) Dans un open-space, une seule personne a mis son portable sur Sonnerie naze Forte et Polyphonique, alors que tous les autres sont sur vibreur. Peux-tu établir une règle mathématique qui permet de repérer d’avance le gros relou en question, d’un seul regard tel le ninJAH analyste ?
Chez nous, y’a pas d’open-space, y’a que des portes ouvertes (ouais, c’est toute une philosophie de la vie qui s’esquisse là). On profite donc des sonneries de chacun. Une partie de mes attributions consistant à détecter les portables à seule fin de les confisquer pour le plaisir égoïste de voir ramper à mes pieds des adolescentes en pleurs et d’éprouver une sensation de puissance dans mon corps, je suis très forte à ce jeu. Après de nombreuses heures d’observation, j’ai compris que seules deux personnes avaient le droit de garder leurs portables en mode sonnerie : le proviseur (parce que c’est le grand manitou et qu’il n’y a personne au-dessus de lui pour lui faire remarquer) et la femme de ménage (pour la raison précisément inverse, donc identique, à savoir qu’elle est tout en bas de la hiérarchie et que c’est déjà assez dur comme ça de venir vider nos poubelles de semi-nantis et que personne n’osera jamais la priver de ce droit inaliénable de nous péter les oreilles avec sa sonnerie).
Après, c’est comme les saloperies de chaînes de l’amitié, je suis obligée de taguer 3 personnes pour qu’elles répondent au questionnaire. Et là, horreur, je connais pas de blogueurs qui bossent en entreprise. RAH mais si, j’en connais une. Tiens Zapette, vas-y. Pour les deux autres, désolée les amis, va falloir vous démerdez et inventez :
j’ai bien envie de mettre Ophise aussi mais comme je suis gentille,(et qu’accessoirement son travail ne s’y prête pas du tout) je lui laisse le droit de se défiler.
(l’article que tu le lis si et seulement si t’as envie d’avoir vingt onglets ouverts)
On me l’a souvent dit. Quelle que soit l’orientation que je donne à ce blog, je fais un blog de fille, et c’est pourtant pas faute de me disperser. Je soupçonne que cette non-pertinente réflexion soit liée à mon adn. J’ai un blog, je suis une fille, je fais donc un blog de fille. (Et là, le lecteur attentif, reconnaît immédiatement un enthymème, comme précédemment évoqué, c’est-à-dire un rapport de causalité faussement logique). A contrario, un garçon ne fait pas un blog de garçon. Il fait un blog dédié à l’informatique, à la musique, aux jeux vidéos, à ses opinions politiques, au dessin, au cinéma. Ca me rappelle ce que me disait un ami qui se plaignait en tant que homo d’être défini avant tout par son orientation sexuelle. De même en tant que blogueuse, je ne vois pas pourquoi je ne serais définie qu’en fonction de mon sexe (même s’il est fascinant) alors que le même traitement ne s’applique pas aux blogueurs.
Après, s’entendre dire qu’on fait un blog de fille, c’est pas un drame. Quoique… Ce qui me gêne dans l’expression « blog de fille »… Plein de choses. En premier lieu, la récurrence de l’emploi péjoratif de l’expression. Quand on me dit « ça commence à faire blog de fille chez toi » c’est toujours pour dire « t’as blogué des trucs cons récemment ». De même, quand j’ai fait ce sublime top des meilleures vidéos de chats sur Brain, j’ai eu droit à une belle remarque misogyne « après les chats les plus rigolos, je propose les chiots les plus mignons pour notre blog de filles ». Une blagounette certes mais révélatrice de ce qu’inspire l’expression. Le qualificatif « de fille » = bête et superficiel (plus généralement, ça évoque une sorte de légèreté évanescente). Heureusement que wikio ils n’ont pas fait de catégorie blog de filles. Dans wikio, je fais un blog « divers », c’est bien ça « divers », ça me va très bien comme étiquette (NAN, on ne va pas regarder mon classement dans wikio, on m’épargne cette humiliation – rappelons que le classement wikio se fait en fonction du nombre de links vers le blog. Pas du nombre de visites.)
Mais d’abord qu’est-ce qu’un blog de fille ? Y a-t-il des spécificités hormis l’appartenance au club de la moule ?
Première hypothèse, un blog de fille ça parle des trucs complètement cons qui n’intéressent que les filles. C’est-à-dire ? (Ce qui, remarquez-le, exclut donc de facto G&G de la catégorie blog de fille. Moi, je suis comme les hommes, je traite de sujets qui intéressent l’humanité – à savoir le sexe, internet et les chiottes.)
Le maquillage. Evidemment. Bien un truc de meuf ça. Et les plus pointus en la matière pourraient même me citer monblogdefille.com (au titre tout de même assez explicite). *Vous voyez, quand on me dit que je fais un blog de fille ça ne me dérange pas jusqu’à ce que je comprenne qu’implicitement on me range dans le même sac que cette daubasse mercantile parce que là, si ça pue l’article sponso dans tous les sens…* Mais en quoi un blog qui ne parle que de maquillage est-il un blog de fille ? Ne serait-ce pas plutôt une opération marketing non je voulais dire un site heu non un blog dédié aux produits de beauté ? De même que certains blogs sont spécialisés dans le comparatif de marques de clubs de golf . Je propose donc avec l’effronterie qui me caractérise qu’on appelle ça un blog de beauté.
La mode. La grande passion des moules devant l’éternel. Perso, je ne sais pas si j’aime vraiment les fringues. Ce qui est certain c’est que j’aime acheter des fringues (et oui, y’a malheureusement comme une nuance, qui donne que je claque de la thune dans des fringues mais que je ne suis jamais bien fringuée). Là, ça pourrait être la foire aux liens mais on va s’en tenir à la grande prêtresse : la célébrissime Garance. Sauf que idem, c’est un blog dédié à la mode et dans lequel Garance raconte des anecdotes. Garance Doré ne fait pas un blog de fille, elle fait un blog consacré à la mode, Margaux Motin ne fait pas un blog de fille elle fait un blog dédié au dessin, Violaine Schütz elle parle de musique, Christelle Membrey elle parle de culture numérique et Simone de Bougeoir elle fait carrément dans l’expérimentation littéraire.
A ce stade, on peut se poser une question grave, déstabilisante, peut-être que le blog de fille n’existe pas ?
Et là, vous allez commencer à râler. Rhâ les blogs de fille mais si, les filles qui parlent de leur vie de fille tu sais. Oui comme Loïs ou Nora ou Bethsabée par exemple ? Sauf que « parler de sa vie » n’est pas une activité exclusivement féminine (NON ne me dites pas le contraire, j’ai suffisamment supporté de monologues d’hommes me déblatérant leur vie pour vous assurer que NON). D’autant moins à une époque où la mise en scène de soi comme héros de sa vie, la peoplisation du tout venant via Facebook ou Secret Story, est devenue un but en soi, que l’on ait des couilles ou des ovaires.
Donc les blogs tenus par des garçons qui racontent leur vie (ou feignent de… parce que ne vous y trompez pas, fille ou garçon, le blog est toujours hautement contrôlé) se multiplient. Evidemment, Monsieur Lâm. Mais il n’est pas le seul. Lui par exemple , c’est une poufiasse ? Une erreur de la nature ? Vous allez me dire, mais non c’est pas pareil, les filles elles parlent de leur vie sentimentale, de leur vie de famille. Et lui c’est quoi ? Une tomate peut-être ? Pourquoi est-ce qu’on n’appelle pas ça simplement des blogs persos ?
Ceci étant, ma probité intellectuelle me pousse à dire que toute cette implacable démonstration de haute volée tournait très bien jusqu’à ça et ça . Et là, c’est le drame. Parce qu’un blog qui parle de mode, de maquillage, de cheveux, de petits détails de la vie quotidienne et qui présente tous ses billets sous l’angle « nous les filles » bah… ça ressemble étrangement à un blog de fille. Ca me questionne le fort intérieur sur la tendance des femmes elles-mêmes à cultiver, mimer, exagérer les traits caractéristiques qu’on attend du blog de fille. (Comme elles sont pas connes, y’en a quand même une bonne partie qui joue le jeu parce qu’elles ont bien compris que le filon girly ça pouvait rapporter du sou). Donc les femmes elles-mêmes nourrissent largement cette idée qu’une fille ça fait un blog de fille. Ce genre de blogs m’intéresse rarement parce qu’à force de mimer leblogdefille, ils ont tous le même ton, ils s’uniformisent jusqu’à n’exprimer plus rien.
C’est évidemment leur droit, mais le résultat c’est que ce positionnement girly déteint, à mon avis négativement, sur le regard porté sur les autres blogueuses. Donc oui, le blog de fille existe. Mais ce n’est pas automatiquement parce qu’une fille fait un blog qu’il s’agit d’un blog de fille. D’ailleurs, si on pousse le raisonnement plus loin, un garçon peut-il faire un blog de fille ?
Et ça alors ? Je serai curieuse de savoir si c’est un blog de fille ou pas… (han han… le piège, je vous ai envoyés sur un blog féministe, vous brûlerez en enfer).
Quand on aspire à sortir de la case fille, on est en général accusée de vouloir être un mec, de ne pas assumer son genre féminin. C’est l’attaque facile pour ne pas répondre au vrai problème, à savoir qu’intellectuellement, ce qui dérange dans cette expression, c’est que de manière sous-jacente, elle ramène à une idée de pensée féminine forcément superficielle et au vieux leitmotiv selon lequel la femme n’est pas capable d’abstraction, de pensée universelle, elle est engluée dans une subjectivité uniquement faite de sensations et affects et dans l’impossibilité de s’affranchir de la singularité. Et ça, c’est précisément ce qu’on appelle un préjugé. Il suffit de lire ce post pour comprendre que puissance intellectuelle et fille, ce n’est pas incompatible.
Dans la série, les stars c’est un peu de la pâté pour chien (et le chien c’est moi), j’aime pas Jennifer Love Hewitt. Elle est nulle. Pendant longtemps, j’avais pas trop d’argument, à part dire qu’elle joue avec la puissance émotionnelle d’un flageolet. Et que, conséquence du premier argument, elle ne fait carrière que sur son physique. Exemple :
Et puis, il y a eu les photos. Les photos non retouchées.
Là, vous allez dire « meuh non, c’est pas elle ». Si, si, démonstration.
Alors, en un sens, c’est bien de montrer que oui, c’est une femme normale, avec un corps normal. Ce que Jennifer n’avait évidemment pas tardé à proclamer après la parution des photos. Je suis comme tout le monde. Ouais, sauf que venant d’une femme qui, en ne faisant carrière que sur son sex-appeal et ses nichons contribue à sa manière à maintenir un culte du corps parfait, bah ça me faisait bien rire.
Et puis, il y a le cas Scarlett. Pas simple. Scarlett peut être sublime (Lost in translation).
Sexy (spécial cadeau pour Coach et meilleur ami)
OK, Scarlett joue de son physique mais pas seulement. Pour le coup elle dégage (dans à peu près toutes les scènes de Match point).
Mais voilà, parfois, Scarlett est juste moche (par exemple moche dans les plus de 2h du Dahlia noir). C’est très mystérieux, comment peut-on être aussi belle et aussi quelconque (là, on dirait n’importe quelle touriste allemande qu’on croise dans le métro en été).
Et, redisons-le, moche en brune.
Sinon, pas de point Rihanna/Brown cette semaine. Mais un soucis personnel. Je suis très embêtée par la rumeur qui voudrait que Sean Penn ait une liaison avec Nathalie Portman. Ca m’ennuie parce que j’ai une certaine affection pour le couple Penn/Wright (Kelly dans Santa Barbara). Ca me tient depuis mon adolescence et le film She’s so lovely.
Mais d’un autre côté, j’aime beaucoup Nathalie Portman. Du coup, la groupie en moi est perdue.
Santa Barbara… Les plus jeunes ne connaissent pas. Pour les plus anciens, ça évoque forcément Cruz Castillo, les Capwell et un générique avec une belle référence à Rimbaud (« je vais comme un bateau ivre »). Oulala… vous imaginez même pas combien je l’aime ce générique… La mise en image version années 80 du spleen baudelairien.